mercredi 21 décembre 2011

LE PERE DURAND



LE PERE DURAND 
Militaire de carrière,  le père DURAND passa 17 ans à la paroisse du Moule où il était apprécié.
 Il quitte la Meuse d'où il est natif et arrive en Guadeloupe avant la première guerre mondiale. Il rejoint son unité en 1914 pour lutter contre l'envahisseur allemand (il y perdit un oeil). Aprés la guerre, en 1918, il revient en Guadeloupe avec le grade de lieutenant. Et vient,  la deuxième guerre mondiale ou il est à nouveau mobilisé comme capitaine. Mais grâce au décret MENDEL, il rejoint la paroisse  du Moule où il est nommé maire (par un arrêté du 09 avril 1941) par le gouvernement de VICHY jusqu'en 1945. La colonie est dirigée en ce temps par le gouverneur SORIN. Le père DURAND chanoine d'état préside la paroisse du Moule à partir de 1932. Il conduit sa paroisse avec autorité. Il se déplace à bicyclette et porte toujours sa soutane noire et son casque colonial. Il est un médiocre orateur mais il est énergique et franc. C'est un  homme organisateur entreprenant et courageux....
Dans cette paroisse qu'il a fait sienne, il entreprend de nombreux travaux qu'il contrôle personnellement. Dés 1935, il commence de nombreux travaux qu'il contrôle personnellement : 
 Restauration de l'église, rehaussement de la voûte, nouveaux vitraux en oeil de boeuf en forme arrondi,  nouveau clocher, nouvelle horloge éclairée qui indique l'heure des quatre points cardinaux, nouvelles peintures situées au dessus du choeur qui retracent la vie de SAINT-JEAN LE BAPTISTE, nouveauxont vitraux commandés retraçant les 14 stations du chemin de croix qui à l'origine étaient en plâtre. L'orgue avec sa sonorité particulière a été innauguré en avril 1938. 
DURAND est un homme qui voit grand, il a le goût du beau, il veut voir tous ses paroissiens assister à la messe dominicale, tous ses enfants doivent être baptisés et communiés. Les cérémonies religieuses sont grandioses, riches en ornements et luminaires et les processions pour la fête sont grandioses. 
Il assurait à lui tout seul presque toutes les cérémonies (enterrement, mariage, baptême, catéchisme, mois de MARIE, mois du Rosaire). Il ne reste jamais inactif, dans la cour du presbytère, il a son jardin créole où il cultive fleurs, légumes et racines locaux.
Il comprend très vite qu'il faut prendre en main la jeunesse et lui donner une éducation sportive, le gout de l'effort et des activités saines pour en faire des hommes et de femmes responsables. Il crée les scouts et guides de France et des associations sportives.
Gravement malade, il part se soigner puis revient quelque temps plus tard pour s'installer à BLANCHET Morne à l'Eau non loin de la chapelle dont il avait la responsabilité. Il meurt en 1967, à l'âge de 72 ans. Il est enterré au cimetière du Moule en présence d'une foule nombreuse et de tous les mouvements de la jeunesse et scout de Guadeloupe. 

CHARLOTTE MOMPIERRE

CHARLOTTE MOMPIERRE est née à Pointe à Pitre en 1911, elle passe son enfance et suit sa scolarité dans cette ville. Sa mère était une femme au foyer, son père un géreur d'habitation. Ils ont eu 6 enfants (3 filles, 3 garçons).
Aprés des études à l'Ecole Normale, elle entame une longue carrière au sein de l'Education Nationale. Elle débute sa carrière à Prise d'Eau (Petit Bourg ) pour une courte période puis elle sera nommée au Moule d'abord comme institutrice puis professeur des collèges, elle sera en poste au Moule jusqu'à son départ à la retraite.

Très tôt sensibilisée aux difficultés de la Guadeloupe de cette époque Charlotte Mompierre qui s'intéressait au monde qui l'entourait adhère au Parti Communiste Guadeloupéen dès sa création en 1948.
En tant que femme, communiste et  enseignante, Charlotte aura énormément d'activités et interviendra de manière permanente dans le secteur social et éducatif.
Il faut dire que suite au vote de la loi sur la départementalisation intervenu en mars 1946, la période était propice au développement d'actions dans ses secteurs divers par exemple :

-La mise en place de la Sécurité sociale et des allocations familiales
-La  construction de nouvelles écoles 
-L'amélioration des conditions d'hygiène et le développement des équipements sanitaires 
-L'éducation des populations par l'extension des cours du soir pour adultes.

Charlotte Mompierre savait que rien n'était gagné d'avance aussi elle a été de ceux qui avec le parti communiste Guadeloupéen et de l'Union des Femmes de la Guadeloupe ont parcouru le pays pour convaincre les plus défavorisés de la nécessité de se regrouper pour l'obtention des avantages mentionnés ci- dessus. Notons que les femmes qui militaient à cette époque étaient connues sous le nom : "des Demoiselles Sécurité Sociale". 
D'un abord facile tout en étant une femme énergique et de caractère Charlotte MOMPIERRE était très appréciée des populations et nombreux étaient ceux qui se rendaient à ses conférences électorales. Ses élèves se souviennent encore de son enseignement très axé sur les réalités de la vie.
En 1950, Charlotte MOMPIERRE devient adjointe au Maire du Moule de M.SIBAN. En 1952, lors des événements intervenus au Moule à l'occasion de la grève, elle apporte son soutient à cette grève et apporte réconfort et appui aux familles éprouvées. Son action lui valut quelques tracasseries, perquisitions à son domicile et convocation à la gendarmerie.


Toujours plus engagée en politique Charlotte MOMPIERRE fera fonction de maire et remplacera Rosan GIRARD qui était installé en France. En 1966, lors du passage du cyclone Ines, elle aportera son aide à la population du Moule en particulier à la cité Cadenet.

Son action en tant que maire ne sera pas comprise car très pragmatique elle voyait l'intérêt du pays, l'intérêt des enfants et s'opposait à ceux qui restaient sur des blocages idéologiques.

Charlotte MOMPIERRE décédée à Pointe à Pitre en 2002 a laissé l'image d'une combattante qui a beaucoup travaillé pour la Guadeloupe.Cependant très lucide, elle a toujours pensé que malgré les acquis les chantiers restaient très nombreux, le plus important étant l'éducation de masse.